Contes

Un belier et une biche amoureux en chine.
"Tous les gout sont dans la nature."Ewooobee!!

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http://www.20minutes.fr/article/838848/belier-biche-amoureux-chine



Le Corbeau et le Renard


 

La hotte a disparu

 La hotte a disparu

Le père Noël était déboussolé, il ne savait quoi faire jusqu'à que son lutin Rudolf lui dise quoi faire. Le père fit ce que Rudolf lui avait dit. Il alla donc voir si elle était rangée dans sa chambre, mais elle n'y était pas.
Il regarda partout sauf dans son atelier. Il fut une petite pause le temps de réfléchir. Il prépara ses rennes pour les livraisons des cadeaux. Son renne au nez rouge lui demanda ce que le père noël avait.
Le père noël répondit :
- Je ne trouve plus ma hotte.
- Que dois-je faire ?
- As-tu regardé dans ton atelier ?
- Non, dit le père Noël.
- Attends je vais t'aider, dit le renne.
- Merci, dit le père Noël.
Tous les deux sont alors allé voir où était la hotte du père Noël mais ils n'avaient rien trouvé jusqu'à ce que le père Noël se rappele où il l'avait mis.
- Mais que je suis bête je l'ai mis dans l'armoire qui est dans mon atelier.
- Je possède une clef pour cette armoire.
Le renne était très fier d'avoir retrouvé la hotte du père Noël et l'histoire se finit avec les livraison des cadeaux.

 Idées de cadeaux

 

 

Le Lièvre et la Tortue

Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.
Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage.
Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point
Sitôt que moi ce but. - Sitôt ? Etes-vous sage ?
Repartit l'animal léger.
Ma commère, il vous faut purger
Avec quatre grains d'ellébore.
- Sage ou non, je parie encore.
Ainsi fut fait : et de tous deux
On mit près du but les enjeux :
Savoir quoi, ce n'est pas l'affaire,
Ni de quel juge l'on convint.
Notre Lièvre n'avait que quatre pas à faire ;
J'entends de ceux qu'il fait lorsque prêt d'être atteint
Il s'éloigne des chiens, les renvoie aux Calendes,
Et leur fait arpenter les landes.
Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,
Pour dormir, et pour écouter
D'où vient le vent, il laisse la Tortue
Aller son train de Sénateur.
Elle part, elle s'évertue ;
Elle se hâte avec lenteur.
Lui cependant méprise une telle victoire,
Tient la gageure à peu de gloire,
Croit qu'il y va de son honneur
De partir tard. Il broute, il se repose,
Il s'amuse à toute autre chose
Qu'à la gageure. A la fin quand il vit
Que l'autre touchait presque au bout de la carrière,
Il partit comme un trait ; mais les élans qu'il fit
Furent vains : la Tortue arriva la première.
Eh bien ! lui cria-t-elle, avais-je pas raison ?
De quoi vous sert votre vitesse ?
Moi, l'emporter ! et que serait-ce
Si vous portiez une maison ?

 


Jean de la Fontaine












Le lièvre, l’éléphant et l’hippopotame

Un jour, le lièvre voulut savoir qui est le plus fort entre l’éléphant et l’hippopotame. Il va acheter une grosse corde. Il en attache un bout à un arbre et part chez l’éléphant en trimbalant sa corde par terre. Il lui dit : « Ami, on m’a offert un bœuf, mais je n’arrive pas à le tirer. Si tu le veux et si tu arrives à le tirer, tu le gardes pour toi. Il lui remet un bout de la corde et lui dit : « Attends un peu que j’aille voir s’il est toujours à l’autre bout. »
Il court trouver l’hippopotame et lui dit la même chose, détache la corde qu’il avait attachée à l’arbre, la lui remet et lui dit de se débrouiller. Il s’en va retrouver l’éléphant et lui dit que le bœuf est toujours à l’autre bout de la corde ; il lui dit de se débrouiller et s’en va.
Voilà nos deux frères qui se tirent, tirent, tirent, sans résultat ; ils redoublent d’efforts, chacun de son côté, mais en vain. Fatigués de tirer, ils ont la même idée: aller voir le bœuf en question. Chacun attache sa corde à un arbre et part voir à l’autre bout en la suivant. A leur grande surprise, ils se croisent au milieu de la corde, se demandent ce qui s’est passé et les deux donnent les mes explications. Ils se rendent compte que le lièvre s’est moqué d’eux. Ils décident de le punir. L’éléphant dit : « A partir d’aujourd’hui, il ne mangera plus d’herbe ici. » L’hippopotame, quant à lui, lui interdira de boire de l’eau.
Or, le lièvre est caché près d’eux; il entend tout de leur conversation. Il rentre chez lui et se met à réfléchir à ce problème qu’il a cherché et trouve vite une solution. Il tue une chèvre et en fait sécher soigneusement la peau. Il se revêt de la peau et se dirige vers la brousse en marchant péniblement.
En voyant l’éléphant, il le salue sur un ton maladif.
L’éléphant lui demande : « Quelle est la maladie qui a pu te rendre ainsi, amie chèvre ? »
« C’est le lièvre qui m’a rendue ainsi. »
« C’est le lièvre qui t’a rendue ainsi ? Avec quoi ? »
« Avec son mauvais doigt. »
« Il a un mauvais doigt ? »
« Oui, il a un mauvais doigt. »
« Comment fait-il ? »
« Il suffit qu’il te pointe de son index pour que tu deviennes comme moi; cela fait maintenant trois jours que je suis ainsi.»
« S’il te pointe de son index, après trois jours, tu deviens comme ça ? »
« Non, c’est le même jour que tu deviens comme ça. »
L’éléphant dit : « Va lui dire qu’il peut venir manger de l’herbe comme bon lui semble, que la guerre est finie. »
Notre lièvre part trouver l’hippopotame et reprend le même discours. L’hippopotame prend peur lui aussi; il l’envoie annoncer au lièvre que la guerre est finie, qu’il peut venir boire comme il veut et qu’il peut même, s’il le désire, se laver.
Notre lièvre part enlever sa peau de chèvre et revient manger l’herbe, à la vue de l’éléphant. Il fait semblant d’avoir peur, mais ce dernier lui dit de ne pas avoir peur, que la guerre est finie. Il va voir l’hippopotame et c’est la même chose.
Notre ami lièvre a retrouvé la paix parce qu’il est le plus malin.


Conte gouin par Mme Justine Fayama




"Un hommage aux Africaines Américaines"

Interview de Viola Davis et Octavia Spencer pour la sortie de "La Couleur des sentiments"

"La Couleur des sentiments" 
Trois mois après son franc succès en librairie, La Couleur des sentiments entre dans le peloton de tête des blockbusters hivernaux. On a rencontré Kathryn Stockett, Tate Taylor, Viola Davis, Octavia Spencer et Jessica Chastain et on a parlé droits civiques et black experience.

Lefigaro.fr/madame. - Le livre a trusté trente semaines la liste des best-sellers du New York Times, le film est un blockbuster aux Etats-Unis. Comment expliquez-vous le succès de cette histoire d’employées de maison dans le Mississipi des années 50 ?
Tate Taylor, le réalisateur. - Vous l’avez dit vous-même : parce que c’est une histoire. Aujourd’hui, les films sont trop souvent conduits par une action. Ces bonnes noires ne sont pas des super héroïnes ni des leaders du mouvement des droits civiques, ce sont des personnes comme les autres à leur époque, qui essayaient juste de faire changer leurs vies. Et ça, ça parle au public.

Kathryn Stockett, l'auteure. -
On ne se contente pas d’observer ces femmes noires qui travaillent dans les cuisines des blancs. On les suit chez elles dans leurs propres familles. C’est une vision beaucoup plus large que celle qu’on nous a livré jusqu’à présent dans les films et les romans, où ces femmes faisaient profil bas, avaient toujours l’air contentes et offraient bien peu de nuances.

Quelle a été la réaction de la communauté africaine américaine à la sortie du film ?
Tate Taylor. - J’ai eu la chance incroyable de voir le film avec un millier de membres du NAACP* et les réactions ont été absolument positives. La plupart des Africains Américains qui l’ont vu, et particulièrement les hommes, ont perçu le film comme un hommage à leurs grand-mères ou leurs tantes qui se sacrifiaient pour la famille et un salaire de tout juste 10 $ par semaine.

A.L

Ci jointe la video "la couleur des sentiments"







Comment on cartographie la taille du pénis

Slate.fr


Si vous n’avez pas vu cette carte, c’est parce que vous étiez en vacances en Antarctique au cours des deux dernières semaines ou qu’un cambrioleur a embarqué votre ordinateur (ou les deux). Il s’agit de la carte mondiale de la taille du pénis en érection publiée sur le site de cartographie TargetMap, vue par plus de 4 millions et demi de personnes en moins de quinze jours. Un planisphère où l’on s’aperçoit que l’inégalité des sexes n’est pas une vue de l’esprit. Même si, comme je l’ai expliqué dans un billet précédent, l’homme est mieux doté par la Nature que ses frères primates, de substantielles différences subsistent entre individus et, apparemment aussi, entre nations. Ainsi qu’on peut le voir sur la légende de la carte, plus la couleur du pays vire au rouge, plus les mâles dudit pays portent court. A l’inverse, plus le vert est prononcé, plus les membres virils gagnent en centimètres.
Dans ce très poétique tour du monde de la quéquette, la palme de la plus grande revient à la République démocratique du Congo, avec un beau 17,93 cm (la carte est erronée sur ce point ; voir toutes les données ici). A l’autre bout (si je puis m’exprimer ainsi), la Corée du Sud est le seul pays à passer sous la barre des 10 cm, avec un 9,66 cm sur lequel je ne ferai aucun commentaire. Dans la catégorie des biloutes, comme dirait Dany Boon, sont d’ailleurs rassemblés beaucoup de pays asiatiques. C’est en Afrique et en Amérique latine que se trouvent les plus beaux arguments.
J’ai également noté un regroupement suspect de deux pays bien verts en Europe occidentale : comme un fait exprès, la France et l’Italie se distinguent dans un environnement de pénis moyens. D’où ma question (et la présence de ce billet sur un blog habituellement à consonance scientifique) : d’où proviennent les données ? Qui a fait les mesures ? La carte de TargetMap n’a pas été réalisée par des chercheurs mais elle renvoie à une série de références longue comme, euh, comme le bras, et d’inégale valeur (par comparaison, il n’y a aucune référence pour la carte mondiale du volume des seins établie à partir des bonnets de soutien-gorge…).
On y trouve, un peu pêle-mêle, des articles de presse magazine, des résultats de sondages commandés par des fabricants de préservatifs, des textes de revendeurs de matériel destiné à agrandir les pénis et, quand même, un certain nombre d’études publiées par des revues scientifiques tout à fait respectables telles que le New England Journal of Medicine, European Urology ou Nature Genetics. J’ai, en farfouillant un peu dans les articles, notamment découvert un “papier” au sujet savoureux : le mythe selon lequel la taille de la chaussure préfigure la taille du sexe de celui qui la porte est-il fondé ou non ? (Pour ceux que cela intéresse, la réponse est non : vous pouvez chausser du 47 et rentrer dans le small de chez Durex.)
En regardant d’un peu plus près les données qui ont été utilisées, on s’aperçoit qu’elles sont de deux types : d’un côté les tailles réellement mesurées pour des études et, de l’autre, les données auto-déclaratives. Dans ce second cas de figure, un questionnaire, souvent anonyme, est envoyé à une cohorte d’hommes qui le remplissent, plus ou moins honnêtement, double ou triple décimètre à la main. Or, la différence entre les deux catégories saute aux yeux : aucun chiffre auto-déclaré ne descend sous les 13,5 cm et rares sont les nations qui reconnaissent d’elles-mêmes des zizis de moins de 15 cm… Pour m’amuser et tenter d’estimer ce biais, j’ai donc pris 20 pays au hasard dans la liste, 10 dans la catégorie “mesuré par le gouvernement” et 10 dans la catégorie “fait à la maison”. En moyenne, il y a plus de 15 millimètres d’écart, en faveur de la seconde. D’où l’intérêt, quand on présente des statistiques, d’éliminer tous les biais possibles, à commencer par la manière dont sont recueillies les données.
Comme par hasard, les données sur les braquemarts français et italiens sont issues d’enquêtes de ce genre tandis que les pénis helvètes, allemands ou ceux appartenant aux sujets de sa Majesté la reine d’Angleterre ont été mesurés par des professionnels objectifs. Avec un généreux 16,01 cm de moyenne, ses messieurs les (vantards) Français ne sont néanmoins pas parvenus à entrer dans la catégorie reine, celle des plus de 161 millimètres. La prochaine fois, il faudra tirer un peu plus dessus.
Pierre Barthélémy
Post-scriptum : le chiffre pour la République démocratique du Congo étant issu d’un sondage déclaratif, il est sans doute plus correct, scientifiquement parlant, de juger que l’Equateur est sur la première marche du podium…


A bon chat ,bon rat.



Il était une fois, entre deux villages qu'habitaient la famille du lièvre et de la panthère, se trouvait un lac que se servait de baignoire pour les deux postérités. chaque soir, les enfants de ses deux espèces d'animaux rentraient tard les yeux rouges d 'exces du courant d'eau.


La panthère, un soir posa la question a ses enfants; mais pourquoi rentrez-vous ci tard? papa! nous nous baignons souvent ce dernier temps avec des amis très amicaux, intelligents et sympathiques, seulement ils ont des petits sabots, des longues oreilles, a poils gris, des petits bout de queue. Ce sont des lièvres! j'espère  ? s'exclame le père. Oui! papa.

Hein! bien! ne les rates pas demain, c'est notre nourriture! compris? vous l'ignorez. Oui papa!



De l'autre cote, le même questionnement est d'actualité; mais d'où venez-vous les yeux rouges a cette heure? de la baignade au lac vieux, nos amis sont beaux, tachetés du noire et blanc, sans sabots mais des griffes, avec des crocs et des longues queues, mais ils sont doux. Ah! bon! ce sont vos prédateurs, faites attentions! ils vont vous manger un jour après,plus jamais.



Le lendemain, les enfants de la panthère viennent vers le lac et appellent ceux du lièvre; venez,venez nous y sommes, on va se laver, les autres répondirent; ouais! ouais! ouais!, nous n'y seront plus jamais, car ce que vous traitez avec votre père,c'est aussi ce que nous traitons avec le notre.



Sagesse Africaine; nzebi.



PERMETTEZ QUE JE PARTAGE AVEC VOUS CHERS AMIS, LA MAGIE DES MOTS DU PSYCHANALISTE Philip Roth, QUE J'EN FAIS MIENNES EN PARTIE. et VOUS ?. Propos recueillis par Michel Schneider du journal "Le Point".Bonne lecture


Le Point: D'où êtes-vous parti pour écrire Le rabaissement ? De la première phr
Philip Roth :
Comment savez-vous ça ? Parce que vous êtes psychanalyste ? Je suis parti d'un vieil acteur, rencontré il y a très, très longtemps. Et puis est venue cette phrase : "Il avait perdu sa magie." J'ai suivi la logique de cette phrase et attendu ce qui allait pouvoir arriver à mon acteur. Comment ça allait le détruire. Ce n'est pas la peur de la scène, le trac. C'est physique, sans explication. Il ne peut pas, ne peut plus. Jouer, être sur scène, à la fois soi-même et un autre, c'est comme de la magie. Comment les acteurs font-ils ça ? Je n'aurais jamais pu. Surtout au théâtre.
  
Pourquoi votre "homme qui tombe" est-il cette fois un acteur ?
Écrire, c'est un peu être comédien, faire des imitations. Quand j'étais enfant, j'avais un grand talent pour imiter les parents, d'autres personnes, des professeurs. On me trouvait très bon et j'étais sans pitié pour leurs ridicules. Je crois que j'ai continué par d'autres moyens. Je joue, au sens théâtral du terme, par personnages interposés. Le romancier fait semblant. Il se fait passer pour un autre. Des autres. Il se déguise, tel un acteur qui n'est lui-même qu'en étant un personnage qu'il joue. Un roman, si autobiographique soit-il, n'est qu'un affrontement de personnages fictifs sur une scène irréelle. Dans Le rabaissement, je raconte la séparation entre l'acteur vieillissant et la jeune femme qu'il a "dé-lesbianisée". Quand Axler est en colère, je ne me sens pas en colère. On me prête souvent des sentiments misogynes parce qu'on les voit exprimés par des hommes dans mes romans. C'est absolument faux. Mais j'adore écrire des scènes de séparation. Le théâtre, l'hystérie de la chose. Dans Un homme, il y a une scène où la femme trahie se lance dans un monologue contre son mari. J'ai adoré imaginer ses émotions. Je dis : imaginer, car je ne partage pas les émotions de mes personnages. Quand un personnage se sent perdu, moi je ne me sens pas perdu. Je me sens heureux. Heureux de raconter sa perte.

Quelle différence faites-vous entre humiliation et rabaissement ?
 Une grande différence. Le rabaissement est objectif : descendre, perdre sa position, être cassé. Dans l'humiliation, c'est moins fort. On n'est pas cassé. L'humiliation, on la rencontre partout. Elle est subjective. On est humilié aux yeux d'autrui et abaissé à ses propres yeux.

Vieillir, est-ce une humiliation ou un rabaissement ?
Vieillir, c'est la vie. Ce n'est pas nécessairement un abaissement. Dans Le rabaissement, mourir ou perdre son talent, c'est un peu équivalent. La perte de la créativité est une souffrance terrible. Jointe à la perte qu'entraîne la vieillesse et à celle de Pegeen, la femme qu'il aime, mon héros est confronté à une douleur qui l'excède. Il se sent au fond de l'abîme et au bord de la folie.

Du suicide ?
Mes personnages ont toujours été en perpétuel déséquilibre, au bord de la chute. Là, Axler fait le saut. Ce n'est pas une dépression, mais plutôt une suppression. C'est la première fois qu'un de mes personnages principaux se suicide. C'est venu comme ça, à la dernière page. Ça s'est imposé à moi. Je ne sais pourquoi. Après 70 ans, on n'est plus le même. L'énergie, la détresse me font écrire autrement. Le suicide est pour mon héros la seule réponse à la perte de la magie et au fait de se sentir ne plus exister sur scène ou dans le sexe. Jusqu'à ce jour, j'ai eu des idées de suicide, mais jamais la tentation de l'acte. Ça peut venir. Beaucoup d'écrivains ont fini par s'ôter la vie. Mais écrire m'en a toujours protégé.

Qu'écrivez-vous en ce moment ?


Que faites-vous de vos journées ?
Rien. Je classe mes archives, je trie ce que je veux conserver et confier à la Bibliothèque du Congrès. Dix ans de papiers à classer, à détruire. L'hiver dernier, ici, la neige a effondré mon toit et mes manuscrits, et mes livres ont été endommagés. Je veux sauver ce qui doit l'être et détruire le reste. Détruire, je le fais sans peine. C'est même joyeux. Pas mes manuscrits. Mais les lettres, oui. Presque toutes.

Quelles sont vos relations avec la psychanalyse ?
J'ai commencé une analyse en 1962, après un mariage calamiteux. À 27 ans. J'étais en morceaux. J'ai eu une enfance heureuse, j'étais très bon à l'école et tout le monde m'aimait. Mais cette histoire m'avait brisé. Je n'avais pas un sou et je vivais avec 100 dollars par semaine. J'étais enragé contre cette femme. Un jour, je me souviens, je regardais les couteaux dans la devanture d'un magasin et je m'imaginais attendant ma femme à la sortie de chez elle et la poignardant. Ensuite, en prison, tous les écrivains du monde demanderaient qu'on m'acquitte et diraient : "On ne condamne pas Genet." Je devais faire quelque chose de cette rage et j'ai commencé une analyse avec un homme adorable. Intéressant. Souvent à côté de la plaque. Il m'a accompagné au bout de la pente. En remontant. C'était comme si je recevais une sorte de nouvelle éducation, freudienne. Dans Portnoy, je l'ai fait taire. Ensuite, nous avons dîné ensemble de temps en temps. En amis.

De Portnoy à aujourd'hui, votre vision de la sexualité a-t-elle changé ?
Je ne vois pas d'abstinence sexuelle socialement imposée aujourd'hui dans les jeunes générations. Dans ma jeunesse, il fallait voler la sexualité, se cacher. Pas de lieu pour ça. Comme dans Indignation. C'était une punition cruelle pour un jeune de 18 ou 19 ans. Mais aujourd'hui, plus libre, la sexualité semble être devenue une guerre entre deux narcissismes. Bataille, conquête. Je ne la vois plus comme un échange naturel : donner-recevoir. La répression accroissait le désir, l'attente. Aujourd'hui, il y a moins ce désir ravageant, cette faim sexuelle. Le pouvoir sur soi compte plus que le désir de l'autre.

Le sexe n'est-il pas un théâtre, avec ses acteurs, ses actes, ses scènes ?
Non. Ce n'est pas une performance, une représentation. Bien sûr, il y a des rôles, des éléments de théâtre, on joue, mais le public manque en général, même si l'amour à trois ou à plusieurs semble démentir ce caractère privé de la sexualité. En fait, même dans les partouzes, les couples souvent ne sont que deux complices qui, pour éviter la jalousie sexuelle, s'adjoignent volontairement un ou plusieurs intervenants, façon de contrôler l'adultère et la tromperie et de montrer à l'autre qu'on l'aime, que le couple est indéfectible.

Vous rapprochez souvent puissance sexuelle et puissance créatrice.
Dans Un homme, la puissance sexuelle de mon personnage était détruite par une opération, mais le désir restait intact. Il n'y a pas de chirurgie contre le désir, mais le désir finit lui aussi par se résorber de lui-même. Ça disparaît. Comme tout. Vous verrez. La comédie du sexe masque un temps la tragédie de vivre et de vieillir. Pour mon personnage du Rabaissement, les deux faillites, sur scène et au lit, se cumulent pour le détruire.

Vos derniers romans ne parlent que de maladie, de perte, de deuil, de séparation.
Lisez les autres, la souffrance y est, et la mort, et la finitude, et l'incertitude de tout.

Avez-vous une foi, une croyance, une consolation ?
Si vous voulez dire une religion, c'est non. Pas trace de ça dans mon corps, ma vie. Pas trace de Dieu ici-bas. Je ne crois pas en Dieu. Je crois même que le monde se porterait mieux si, sur cette terre, personne ne croyait en Dieu. Quant à la peine, rien ne console de la malédiction d'être qui on est. Si, peut-être : faire des livres avec ça.

"Il fut un temps où les gens intelligents utilisaient la littérature pour penser", faites-vous dire à un personnage. Ce temps est-il révolu ?
Ce temps touche à sa fin. Le roman est "la bête qui meurt". Doucement. Il y aura toujours des écrivains, toujours des romans. En Amérique, nous avons une vingtaine de grands romanciers dans les jeunes générations. Le problème est : qui les lira ? Les lecteurs vont peut-être disparaître. Ou devenir une société secrète. Comme ont disparu les lecteurs de poésie latine. Les gens capables de recevoir un roman sont une espèce en voie de disparition. Les écrans, tous les écrans, sont un cancer pour la plupart d'entre nous, car ils sont plus excitants que les écrits. Qui lira encore dans vingt ans ?
Que détestez-vous le plus ?
La stupidité. Chez les gens, dans les livres, dans la politique.

Où va l'Amérique avec Obama, dont vous êtes un grand partisan ?
Il est dans une situation terrible. Je continue à le soutenir. Il a en face une opposition épouvantable. D'absolus salauds. Je pense qu'il va être réélu, bien que je ne sache pas ce qu'il peut faire aujourd'hui. Mais sa seule présence est bonne pour l'Amérique. Il est intelligent, humain, à l'écoute et capable de se remettre en question.

Comment aimeriez-vous mourir ?
Mon Dieu ! Sans douleur. Je ne sais pas si je préférerais être conscient ou non. Ce serait mieux d'être conscient pour voir ce qui se passe, mais je crois que j'éviterais la terreur si j'étais non conscient. Finalement, mourir, "je préférerais ne pas", comme dit Bartleby chez Melville. Mais, parfois, je pense que j'ai déjà quitté la scène, que je suis déjà parti.

Quelle est votre idée du bonheur ?
Le bonheur ? Serrer comme une femme entre ses bras la vie dans ce qu'elle a de meilleur.

Le plus grand malheur ?
Ne plus écrire.

La plus grande douleur ?
 Vivre sans exister. Être dans une solitude non choisie. La séparation. La séparation, je connais. Comme tout homme. La séparation, ça commence avec la mère, le père, les autres parents. Viennent ensuite la séparation d'avec les amis, les femmes aimées, celle des livres qui vous abandonnent ou que vous avez manqués. Ceux qu'on n'écrira jamais, la séparation des masques qui sont notre identité. Et puis vient la plus dure, la plus cruelle : la séparation d'avec soi-même, de son corps, morceau par morceau, comme on déchire une enveloppe vide.

"Le rabaissement" est-il un adieu ?
Non. Je n'ai pas dit mon dernier mot. C'est pour ça que je le fais dire à un autre.
Propos recueillis par Michel Schneider